Les expérimentations de Rime

Alors voilà, j'me suis lancé dans une série de dialogue loufoques pour expérimenter que du style direct. Ce ne sont que des tests, des prototypes pour m'habituer, soyez indulgent, ne me mordez pas.

L'un dit et l'autre répond, D1 :

Silence : Tient, Cinéma ! Ca fait un bail !
Cinéma : C’est bien vrai ! Comment vas-tu depuis l’temps ?
Silence : Bof, j’ai trouvé un p’tit job en tant qu’associé avec Peur. Mais ça m’plait pas, j’pense que j’vais démissionner… Et toi ?
Cinéma : Oh, très bien ! Si tu savais comment les affaires marchent en c’moment ! C’est incroyable ! Bientôt toutes salles seront équipées du 3D et là ! Ce serait un pas énorme !
Silence : Ah oui… C’est… Extraordinaire.
Cinéma : Ouais…
Silence : …
Cinéma : …
Silence : Dis, tu te rappelles quand on bossait ensemble ?
Cinéma : Oula ! Ca remonte à longtemps, hein !
Silence : Pas tant que ça finalement…
Cinéma : …Pourquoi tu me demandes ça ?
Silence : Ben… J’ai bien réfléchis, tu vois, et…Enfin, on faisait du bon boulot quand même ! Alors… Pourquoi ça marche plus entre nous ?
Cinéma : Bah tu sais… Maintenant, on a des acteurs ! Ils parlent et ça facilite la compréhension !
Silence : Ca manque de charme…
Cinéma : Mais non ! Ils y mettent tout leur cœur, ce sont des artistes !
Silence : Ils ne font que réciter leurs textes !
Cinéma : Justement, non. Ils y rajoutent toute l’émotion, ils donnent une âme aux paroles ! Ils s’expriment !
Silence : …Et moi alors ? Comment je fais maintenant ? …Pour m’exprimer… ?



L'un dit et l'autre répond, D2 :

Tout : Eh ! Vous-là !
Rien : Euh… Oui ?
Tout : J’vous ai jamais vu dans le coin. Qui êtes-vous ?
Rien : Je suis Rien. A qui ai-je l’honneur ?
Tout : Tout. Vous avez déjà dû entendre parler de moi dans les médias et…
Rien : Non. Les médias ne m’intéressent pas.
Tout : Ah, euhm…
Rien : Mais, dîtes… Comment pouvez vous être Tout si vous n’êtes pas moi ?
Tout : Tout, ce n’est pas rien. Par contre vous ne pouvez pas être Rien alors que vous êtes quelqu’un.
Rien : Je ne suis pas quelqu’un ! Je suis Rien ! Mais quand les gens vont-ils enfin comprendre ?!
Tout : C’est pas logique…
Rien : Evidemment que je ne suis pas Logique, je suis Rien, bordel !
Tout : Non, je veux dire… Ca n’a pas de sens, c’est impossible…
Rien : La preuve que si.
Tout : Vous n’existez pas !
Rien : Alors à qui vous parlez ?
Tout : …
Rien : Haha ! Je vous ai eu !
Tout : Rien et Tout discutant au milieu de nulle part, vous ne trouvez pas ça un peu paradoxale ?
Rien : Oh, vous savez… Je me contente d’exister. C’est déjà assez difficile comme ça…
Tout : Difficile ?! C’est dur d’être rien ?!
Rien : Absolument. Imaginez : vous, Tout, vous disparaissez, il ne reste plus que moi.
Tout : Et bien ?
Rien : Et bien, mais je deviens Tout ! Donc, Rien meurt !
Tout : Vous êtes fou…
Rien : Non. Je suis Rien.

La première scène est tout simplement géniale! quelle imagination !

Perso j'accroche plus avec la deuxième

c'est parfait alors
j'ai tendance à trouver la deuxième un peu plus lourde :/

Ah les avis sont partagés... Perso' j'trouve le premier trop artificiel et le deuxième trop lourd, il faudra bien que je trouve un équilibre !

En voilà deux autres en attendant...

L'un dit et l'autre répond, D3 :


Ombre : Bonsoir…
Echo : Bonsoir.
Ombre : …Qu’est ce que vous faîtes sur le toit ?
Echo : La même chose que vous.
Ombre : Mais…
Echo : J’en ai marre.
Ombre : De quoi ?
Echo : Mon existence est pitoyable… Je ne suis pas quelqu’un à proprement parlé…
Ombre : Allons, bien sûr que si !
Echo : Je suis l’Echo, celui qui ne peut exister s’il n’y a aucun son !
Ombre : Ombre, celle qui ne fait qu’imiter les autres.
Echo : Au moins, vous, vous avez une forme, une couleur...
Ombre : Je suis la forme que prend l’autre. Je suis l’absence de lumière. Echo : …
Ombre : …Et je suis muette.
Echo : Moi aussi, je suis muet finalement… Je ne fais que répéter. Je ne m’exprime pas.
Ombre : …
Echo : Je suis las de cette existence…
Ombre : …
Echo : J’en peux plus…
Ombre : Sautons.
Echo : …Pardon ?! Mais nous devons faire notre travail ! Nous n’avons pas le droit, c’est lâche …!
Ombre : Sautons. De ce toit, nous deux. Avec la lune pour seule témoin de notre ultime lâcheté.


L'un dit et l'autre répond, D4 :


Adulte : Alors, qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?
Enfant : Euh… Je sais pas…
Adulte : Enfin, t’as bien une idée !
Enfant : Bah… Nan.
Adulte : Bon, j’vais t’aider.
Enfant : Mais…
Adulte : Qu’est ce que tu aimes faire ?
Enfant : J’aime bien… Discuter, m’amuser entres amis et puis…
Adulte : Non, je parle sérieusement. Ce n’est pas ça qui va te permettre de réussir ta vie !
Enfant : Ah…
Adulte : Qu’est ce que tu aimes vraiment ?
Enfant : …Lire ?
Adulte : C’est mieux.
Enfant : Les maths ?
Adulte : Parfait !
Enfant : …
Adulte : Donc plutôt un bac S ?
Enfant : Un quoi …?
Adulte : Un bac S ! Scientifique !
Enfant : Ca… Ca veut dire quoi ?
Adulte : Des maths !
Enfant : Ah bon…
Adulte : Quoi ? Tu préfères STI, STL ?
Enfant : Mais … !
Adulte : Ou alors STG ?
Enfant : …
Adulte : Dans quelles matières es-tu fort ?
Enfant : Euh… J’aime bien le français…
Adulte : Mais dans quoi es-tu doué ?!
Enfant : …Les maths ?
Adulte : Voilà, tu feras S et c’est bon ! Après tu pourras faire une fac de médecine ou une école d’ingé…
Enfant : Mais… J’ai que 13 ans…
Adulte : Ou encore une fac de droit, ou dans le commerce, ou même la politique et… !
Enfant : Excuse moi de te couper mais… T’as vraiment l’impression de m’aider là ?!

Qui a éteint la lumière ?

Le rideau se lève, les lumières s’allument une à une. Elles deviennent de plus en plus intenses. La lumière en est éblouissante. Soudain, toutes s’éteignent, ne reste que sur la scène une faible clarté. Une jeune fille entre, essoufflée. On la distingue à peine. Elle fixe le public d’un air accusateur.

Eh ! Qui a éteint la lumière ?! Nan, j’déconne pas là…Rallumez ! …J’aime pas le noir… J’aime pas du tout. Elle soupire et ses yeux se perdent dans le vague. Qui aime le noir… Qui peut prétendre ne pas en avoir peur… Qui n’a jamais eu de monstres sous son lit ? Elle sourit tristement. Moi, ils sont encore là… Tapis sous mon lit, attendant l’heure propice où le soleil se sera entièrement décliner pour m’avoir… Elle se redresse subitement. Mais je veux pas moi ! Ah ça, non ! Dès que la lumière est éteinte, je m’enfouie sous mes couvertures. J’en ai le ventre tordu de douleurs. Quoi ? Vous croyez qu’à mon âge on n’a plus ces vieilles peurs ? La bonne blague. Moi j’suis terrorisée. Même le matin, j’ose pas mettre un pied à terre, de peur qu’il ne me l’agrippe et qu’ils m’engloutissent dans leurs ténèbres. Vous comprenez… J’ai pas envie de les rejoindre moi… Elle se stoppe net et repend en chuchotant. Chut ! Vous les entendez ?! Ces chimères sont de retour… Elles me cherchent… Ne leur dîtes pas que je suis là ! Je vous en prie ! Je veux pas retourner avec elle… Elle se tourne à nouveau vers le public et avoue. Oui, une nuit, elles m’ont eu… Un temps. Elles m’ont emmenés dans des cauchemars terrifiants… Je ne pourrai les décrire. C’était comme si on avait rassemblé toute la haine, toute la cruauté que gardent des gens comme vous enfouis dans leurs inconscients. ‘Faut faire gaffe avec votre inconscient. Vous savez pas de quoi il est capable… Moi, j’l’ai vu… Et c’était pas beau… Vraiment pas beau.

Oh non ! Elles sont là ! Toutes proches ! Vous les entendez ?! Vous murmurer d’une voix délicieuses leurs pires supplices ? Dîtes moi que vous les entendez ! J’veux pas qu’on me prenne pour une folle. J’n’invente rien ! Elles sont là, tout autour ! Elles m’encerclent ! S’il vous plait, aidez moi ! Elle se débat contre ses chimères fictives de tous ses membres. Partez ! Allez-vous en ! Je ne veux plus vous voir ! Je veux pas ! Non ! Elle s’écroule à terre. Un moment passe sans aucun mouvement. Finalement, elle remue et s’assoit lentement en tailleur.

Ne croyez pas naïvement que je les ai vaincu. Personne ne peut les vaincre. Elles vont revenir. C’est sûr. Elle se prend la tête en grimaçant. Ah, ma tête… J’ai l’impression que mon cerveau essaie de se barrer en cognant contre les parois. Un temps. Au fait, vous n’auriez pas vu passer le gars de la maintenance ? …Je l’ai surpris cette nuit. …Il tentait de planter son panneau HS dans mon cerveau. L’enfoiré. J’ai pas réussis à le rattraper, mais ça valait mieux pour lui… Sinon, j’l’aurais massacré. Un temps. Ses coups de marteau dans ma tête… Mon crâne en résonne encore… Soupir. J’en ai marre de me battre contre toutes ces… Elle se stoppe net et relève la tête, terrorisée. Elles sont de retour. Les lumières s’éteignent brutalement et un silence de mort règne..

Han j'adore ! Bon c'est sans doute parce que c'est un de mes sujets de prédilection... Mais je trouve ça bien rendu !
Par contre, des trucs pas très clairs dans ta mise en scène... Enfin c'est le genre de détail qu'on règle sur une scène toute façon ^^
Ah oui et aussi, je pense que l'italique c'est pas suffisant pour les didascalies... Enfin moi j'ai eu du mal

Bon j'ai trouvé le thème un peu ringard et le champ lexical démoralisant. Mais chacun son truc.

J'ai bien accroché à tes deux premiers textes, moins celui de l'ombre et l'écho, puis celui de l'adulte et l'enfant est sympa à lire.
Par contre... Ton dernier, moyen.
Le premier paragraphe est sympa, le reste ne suit pas, ça part dans tout les sens et j'ai du mal à comprendre la fin.
Ca gâche un peu tout, je dois dire, bref, moyen ^^'

Inter :

Pourquoi ? Je ne sais pas. Ah ! T’as oublié toi aussi ! Non ! C’est ça… C’est faux ! Ah ouais ? Alors, dis-moi, comment t’appelles-tu ? … Tu vois ? Mais non, attend ! Laisse-moi un peu de temps… Votre temps est écoulé. Merde. Tout le monde finit par oublier… N’importe quoi ! De toutes façons, on s’en fout de ton nom, ce qui importe vraiment c’est ton rôle. Mon rôle ? Oui. Mais mon rôle dans quoi ? Bah, dans la pièce ! T’y joues forcément un rôle ! J’ai égaré le post-it… Nan, tu te fous de moi ?! Quelle idée de prendre des trucs aussi petits en même temps… C’est sans doute le "truc" le plus important de ton existence, je te signale ! Ca va, ça peut arriver à tout le monde… Bon, bon. Tu te rappelles ce qu’il y avait de noté ? …. Enfin, mais c’est vital ! Tu ne peux pas arriver sur scène sans savoir ce que tu es ! Mais je sais qui je suis ! Tu n’as même pas de nom, imbécile ! J’en avais un, je l’ai juste oublié ! C’est pareil au final …Et je ne peux pas inventer ? C’est du théâtre, pas de l’impro’ ! …C’est quoi ton rôle, toi ? Moi ? Je n’ai pas de rôle. Je croyais que… Moi je ne monte pas sur scène, je reste en coulisse. Mais alors, tu fais quoi ? Eh bien… Je fais réciter leur texte aux comédiens, je les aide à enfiler leur costume, je soigne leur maquillage quand ils viennent de pleurer, j’écoute ce qu’ils ont à dire lorsque ça ne fait pas partie de leur texte, je gère aussi les éclairages, la musique… Et puis, j’aide les paumés comme toi. Bref, je fais tout pour que la représentation se passe le mieux possible ! Mais, pour le final, tu montes saluer, non ? Non. Je ne fais pas partie du spectacle moi, je ne suis qu’une intermédiaire.

Sympathique ^^
Tu l'as mis dans théâtre parce que c'est le sujet ?

Un peu perturbant comme forme, on risque le court circuit mais c'est pas mal^^

Ludo ?

Ludo, Ludo ! T’es où ?! Toi aussi on t’a oublié… ? Abandonné dans un landau, sur un parking désert… Ludo ! Réponds-moi ! S’il te plait… Je veux pas retourner là-bas, je veux rentrer à la maison. Ludo ! Par pitié, me laisse pas… On est pareils, tu le sais bien. Je veux pas qu’ils m’emmènent, j’veux pas ! J’veux rester avec toi, moi… On vivra ensemble, même qu’on aura un balcon. Avec vue sur le vide ! Ludo… Ludo, putain ! Moi, je suis pas une putain comme ils disent. J’ai encore mon âme, je ne l’ai pas vendu ! Je te la prêterai si tu veux… Mais alors, viens… Viens, j’ai froid, je suis fatiguée… Je veux rentrer à la maison. …Elle est où ta maison, Ludo ? Même pas vrai ! Qu’est ce qu’on fait là… Il est tard, maman ne doit pas être très contente… Elle doit s’inquiéter même. Bien sûr qu’elle est inquiète ! Parce que ! Elle tient à nous, tu sais ! Non ! Tu mens ! J’veux plus t’entendre ! …Ludo… Ludo, excuse-moi… …Pourquoi ? Je veux rentrer……Je crois que… Ils nous détestent. J’en sais rien ! Ludo, Ludo… Il fait nuit maintenant. Et si tu restes là, le grand méchant loup va te dévorer tout cru ! Puisqu’il n’a même pas de micro onde, ce con… Allé, Ludo… J’ai peur moi, je veux rentrer. Dépêche-toi… J’ai besoin de toi… Promis, on se quittera plus ! On restera dans le noir, là où ils ne pourront plus nous épier. Ludo ! Rentre avec moi… Il parait que c’est dangereux de marcher seule le soir… Mais moi, je vois pas où ils sont, alors je sais pas… Je sais plus. J’ai jamais su… Mais je veux savoir ! Alors dis-moi. Explique-moi, je peux comprendre… On est les seuls à comprendre. Alors raconte-moi ton histoire encore une fois… La tienne, tu en as forcément une… Commence t-elle par « il était une fois » ? Un soir d’hiver plutôt… Tu t’en souviens ? Au pays des merveilles peut-être… On réécrira notre histoire ensemble. Et ce sera un joli conte. Un conte des plus étranges sans doute… Même qu’on fera plein de ratures ! Et on recommencera encore, et encore… Tu veux bien ? Ludo… Tu m’as tellement manqué. Il commence à pleuvoir, dépêche-toi… Ludo ! Ludo… J’en ai marre de tout ça… Je veux rentrer à la maison… Elle est où ma maison, Ludo ? Il suffit de suivre nos pieds, non … ? J’ai mal au cœur… Tu crois qu’il va exploser … ? Ludo ! …J’ai pas de maison…

Je ne peux pas me résoudre à le poster dans Nouvelle, donc, le voici dans Théâtre, même si... Ce n'en est pas.

La vérité vraie puisque je mens :

Je n’écris pas au style plume. Et ça vous dérange. Vous dîtes que ce n’est pas normal. Parce qu’après tout, ça écrit mieux un style plume ! Et puis, c’est plus joli comme instrument. Ses jolies courbes qui se cabrent et se cambrent sous les doigts, une valse est née sur le papier… Ca fait plus écrivain, c’est sûr. Alors qu’un crayon, c’est rustre, barbare. Violent même. C’est droit, et ça ne sait pas danser. Ca esquisse quelques pas maladroitement, c’est tout. Alors vous, vous préférez le stylo plume, c’est logique. Et alors, qui écrira au crayon de papier ? Il doit se sentir drôlement seul lui… C’est peut-être pour ça que je l’ai choisi, moi. Oui, sans doute. Cette raison est plus agréable que la vérité du moins. La vérité ? La vérité vraie ? J’écris mal. Que ce soit à l’encre ou non. Vous me l’avez assez répété comme ça. C’est pas normal, ça. Tout le monde sait qu’une fille, ça écrit forcément bien. Avec de longues lettres soigneusement calligraphiées. Des courbes fines mais évidentes, des creux volontaires suivis de près par une lignée de points élégants. Puis, si elle y ajoute quelques fleurs, ou même des petits cœurs, ce n’est pas ridicule, puisque c’est une fille. Mais moi, j’écris mal. Ce n’est pas très féminin vous dîtes…C’est vrai que ma feuille semble souillée, pleine de ratures, et de gribouillis indéfinis. Quelques taches, et puis des bouts arrachés. J’avoue : j’en ai volé des morceaux. Par passion. Y en a même que j’ai rongé… Je vous vois d’ici grimacer ! Pourtant, c’est vrai : je suis papiervore. Et encrophile. Ca n’existe pas ? Ca tombe bien : dans votre monde, je ne veux pas exister.

Rime écrivons mal ensemble ! (le stylo bic et les feutres sont mes amis maintenant.... j'ai laissé tomber le plume...)

KEUPIIIINE \o/