C'est drôle.
J'ai beau rire chaque jour, j'ai l'impression de me creuser, de perdre ce que j'accumulais et conservais jalousement.
Maintenant je me pose un tas de questions au fil de mon quotidien.
Et je ris de tout ça et l'envoie au loin.
Mais ça revient. Un petit extrait!
"Tout est finit, bientôt, demain, dans un mois, n'y réfléchis pas trop.
De toute façon, c'est finis, alors, arrête, pleure pas, pense pas et regarde le lever du soleil, non son coucher.
Mais suis-je réellement moi-même ? Là, maintenant, tout de suite! Suis-je celle qu'ils ont aimé, apprécié, admiré ?
Suis-je moi ? La vraie ? Celle que je veux être ?
Non, pas tout à fait, il manque quelque chose.
A ma vie, à mon être, à mes textes, à moi, pour être enfin entière.
Alors quoi ?
Je cherche, je trouve pas.
Tu m'aides ?
Oui, pourquoi ?
A me trouver.
Qui ça ?
Ben moi.
Mais non! C'est impossible! Tu es forcément toi-même!
Ah oui ?
Bien sûr! Tu es là. Ici! Avec nous!
Non. Pas sûr. Je suis peut-être là, mais ce n'est pas moi... Qu'est-ce qui me définis ? Mon attachement ? Mon rire ? Ma présence ? Mon corps ? Non, pas ça, j'en suis sûre, je peux changer, physiquement je parle. Je l'ai déjà fait, l'année dernière, quand je me coupais. Oui, parfaitement, j'ai changé et je peux recommencer. Alors quoi ? Mon savoir ? Mes envies ? Non, impossible, je me lasse de tout et oublie aussi vite qu'acquis. Bon... Quoi à la fin ?! Mon esprit ? C'est faux, pas lui, non, lui, c'est pas moi.... Peut-être... Juste... Mes mains ? Mes copines avec qui j'écris, qui s'amusent et s'entortillent à chaque fois que je m'ennuie ? Celles qui ont tranchés ma peau quand j'allais mal ? Que j'avais besoin de ma douleur, ma souffrance, ma transe ? Mes mains me définissent, elles savent tout, comme mon avant-bras... Alors, je suis des mains et un bras strié de cicatrices ? Peut-être pas, peut-être bien.
Suis-je réellement moi ? Là, maintenant, tout de suite ?! Avec eux, avec les autres ou avec la solitude comme seule compagnie ?
Je sais plus bien. Je suis qui ? Quoi ? Où ça ?"
Il y a un type, dans mon bahut, qui disait vouloir redevenir lui-même. Comme un retour en arrière, depuis, je me demande ce que définis quelqu'un.
Et puis, c'est moche mais... Mes cicatrices persistent à me rappeler mon passé.
Dans un mois.
Ca passe ou ça casse.
Je crois que j'en ai besoin... De nouveau, ma transe, mon errance. J'ai besoin de savoir que je peux crever à tout moment, que j'ai le doigt sur le bouton d'arrêt, que si ça merde finalement, je peux m'en aller et ne plus avoir à continuer ce bordel symphonique qui représente ma vie, mon être, mes mains, mon bras, moi.
Et si je (re)tombe, tu me rattraperas ? Comme la dernière fois ?